Travaux de restauration hydromorphologique et de protection contre les risques d’inondation sur la Dranse de Morzine

Le Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Chablais engage à partir de septembre 2025 des travaux importants sur la Dranse de Morzine, cours d’eau emblématique du Chablais.

Ces opérations répondent à deux enjeux majeurs :

  • Restaurer le bon fonctionnement écologique de la rivière ;
  • Protéger durablement les habitants et les infrastructures contre les risques d’inondation.
Dranse en hiver
Dranse en hiver

Contexte

Le projet concerne trois secteurs identifiés comme prioritaires :

  • Les Dérêches : communes de Montriond et Morzine
  • Vernay-Bron : communes de Saint-Jean-d’Aulps et Essert-Romand
  • La Vignette : communes de La Baume et Le Biot.

 

Les études préalables aux opérations de travaux ont permis d’identifier plusieurs dysfonctionnements :

  • un lit du cours d’eau incisé et des berges fragilisées, conséquences d’un déficit en sédiments et des crues récentes ;
  • une réduction des zones naturelles d’expansion des crues, augmentant la vulnérabilité des berges face aux crues ;
  • un lit majeur constitué de bancs anciens, déconnectés de la rivière et difficilement inondables en cas de crues. Ces bancs sont végétalisés par des boisements de conifères peu adaptés aux berges et aux zones inondables qui menacent d’être emportés à chaque nouvelle crue, augmentant le risque d’embacles,
  • une altération des habitats aquatiques et rivulaires, ce qui fragilise la biodiversité locale.

L’objectif du projet est de redonner à la rivière un fonctionnement naturel, tout en renforçant la sécurité face aux crues et en valorisant les milieux naturels.

La Dranse de Morzine a connu plusieurs crues destructrices, dont les dernières sont survenues en 2015 et 2023 ; elles ont provoqué des dégâts importants au niveau des berges, des routes et des chemins situés à proximité.

Les aménagements

Les interventions comprennent notamment :

  • l’élargissement de l’espace de liberté de la rivière pour mieux gérer les crues ;
  • la réouverture de bras morts et de chenaux secondaires ;
  • la création de zones humides temporaires favorables à la faune et la flore ;

la restauration des berges en technique mixte au droit de protections en enrochements préexistantes. Une protection de berge mixte associe des enrochements en pied et des techniques végétales composées de branches de saules, elle favorise la reconstitution de la ripisylve.

Objectifs des travaux

L’objectif des aménagements est de restaurer l’hydromorphologie de la Dranse de Morzine sur les trois secteurs identifiés comme prioritaires, ils doivent permettre de :

  1. Restaurer la bande active alluviale de la Dranse de Morzine, retrouver un espace latéral de divagation et de bon fonctionnement pour une meilleure connectivité avec les milieux annexes et une préservation de la diversification de la faune et des habitats aquatiques (éviter la banalisation des habitats) ;
  2. Améliorer l’équilibre sédimentaire du cours d’eau, favoriser la mobilité des matériaux en évitant la chenalisation et l’incision du lit vif en reconnectant les chenaux secondaires en hautes eaux et en permettant la submersion des bancs, la reprise des sédiments et l’expansion des crues en lit majeur ;
  3. Maintenir le bon état de la Dranse de Morzine et sa qualité piscicole dans le chenal principal ;
  4. En préservant et en restaurant les zones de respiration, les aménagements permettent de limiter les divagations incontrôlées.
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Dranse au printemps
Dranse au printemps

Mesures mises en place pour minimiser l’incidence des travaux

En préalable à l’élaboration du projet, des études d’inventaires faunistiques et floristiques ont été menées sur l’ensemble des secteurs. Elles ont permis de recenser et de cartographier les enjeux et les vulnérabilités des différents milieux rencontrés.

Par la suite, le bureau d’études responsable du projet s’est attaché, lors des études de conception, à adapter le projet afin de réduire les impacts sur le milieu en appliquant de la démarche ERC (Éviter, Réduire, Compenser). Cette approche a guidé l’ensemble des choix techniques et environnementaux du projet et a permis de limiter les impacts négatifs de celui-ci.

Exemples de mesures limitant l’incidences des travaux :

Les emprises des travaux ont tout d’abord été adaptées afin d’éviter les atteintes aux milieux naturels les plus sensibles, par exemple, le tracé des accès et le positionnement des zones terrassées a été adapté afin de ne pas impacter le site des Evouettes au Vernay-Bron.

Lorsque certains impacts sont inévitables, des mesures de réduction des effets ont été mises en place, comme la réalisation des travaux en dehors des périodes de reproduction ou d’hibernation des espèces.  

Enfin, des actions de compensation peuvent être envisagées si des effets négatifs subsistent malgré les précautions et les adaptations intégrées au projet. Dans le cas des travaux sur la Dranse de Morzine, les opérations de défrichement touchent plusieurs hectares. A ce titre, une compensation des surfaces défrichées a été mise en œuvre : sur la commune de la Baume, une parcelle forestière défrichée à la suite d’une atteinte par les scolytes sera replantée.

Le projet

Ces travaux sont réalisés dans le cadre de la compétence Gestion des Milieux aquatiques et prévention contre les Inondations (compétence Gemapi) transférée de la Communauté de Communes du Haut-Chablais au SIAC en 2024, en concertation avec la CCHC, les représentants de la pêche, les services de l’Etat et les propriétaires concernés par les travaux.

Le calendrier prévisionnel prévoit un phasage des interventions tenant compte des contraintes écologiques sur 2025 et 2026.

Une attention particulière sera portée à la sécurité des riverains et des usagers des routes et sentiers présents sur les berges pendant toute la durée du chantier.

1 970 000 euros HT, dont 1 500 000 €HT de travaux.

Cette opération est financée par l’Agence de l’Eau et le Conseil Départemental de Haute-Savoie, ainsi que la Communauté de Communes du Haut-Chablais.

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